samedi 5 avril 2008

Beautiful Decay



Sous-fifres exaltés, faux artistes, galeristes minables, américains ridicules, remise de prix.
J'aime les idées, le rêve, être aussi folle que je le souhaite, frustrer et balancer mes jambes par-dessus ma tête, donner un coup de pied aux certitudes, assises, engluées, je me rêve différente, je ne suis que spéciale. En ce moment, phase de conscience extrême, d'acuité douloureuse, tout m'atteint comme en plein coeur, images, sons et mots, je vis en stéréo, en trimono, je veux tout renverser, n'ai pas de patience pour les imbéciles et les conversations idiotes sur l'immobilier. Il est doux d'envoyer promener les concepts et de sentir les potentialités, de mesurer à chaque pas l'infini des possibles, de créer, de rire, de boire. Je veux un homme libre, LIBRE.
Je me sens flotter dans la ville. Je suis devenue, ici, un peu plus moi chaque jour, plus exigeante, plus sûre de mes goûts, de ce qui compte, vraiment, les mecs serviettes et tout en dérision.
Comme dirait BANK... STOP SHORT-CHANGING US. POPULAR CULTURE IS FOR IDIOTS. WE BELIEVE IN ART!


Je sors dans cette boîte à la mode avec Maira Kalman, à la recherche de chapeaux farfelus.

jeudi 13 mars 2008

Uncle Ron

Dans la vie il faut choisir.
Là est le drame.
Qui je suis putain. Je sais qui je ne suis pas, il m'aide toujours à y voir un peu plus clair, je m'emporte et il sourit de mon enthousiasme. (je précise que je suis un peu ivre).
Donc, je rentre de cette pièce de Hemingway, dans un petit théâtre de la 44ème rue, où mon oncle joue un communiste, ancien torturé adouci, on a été amené à parler de vie, carrière et choix de vie, enfin comme souvent en ce moment, je me suis rendue compte que, petite, j'ai toujours voulu être Thomas Friedman... Je le puis! Amie des puissants, croyant ardemment en la force des Mots, ayant le pouvoir de changer les choses à la force de la plume. L'art contemporain, quelle trappe. Rien n'est important que les rencontres, les gens, comme quand il me dit de battre le fer quand il est chaud avec cette rédactrice en chef. Il me parle de mon grand-oncle Alex, dans la résistance hongroise, par trois fois torturé et jamais lâche (n'ai pu m'empêcher de recouper cette histoire avec celle de Mona où il lui avait appris, doucement, l'honneur quand elle a craché le morceau). Putain mais à l'époque j'aurais pu me servir au marché des idéaux, des consciences élevées par le Contre l'occupation nazie. Horreur de toujours tout ramener à soi ! Hélas. Donc revenons à nos moutons, plutôt à nos oncles. Lui aussi s'est toujours identifié au sien, d'oncle, Alex donc, plutôt qu'à ses parents, il nous affirme très similaires, surtout avec l'histoire du Friedman (si mon cousin s'appelle Thomas, là est la raison).
Cette année, oncle et tante ont fait office de père et mère, fascinant de voir comment on peut reporter, on DOIT, l'affection jadis portée au couple à un autre, moins nature, plus dans le spectacle il est vrai, incapables de tenir leurs rôles auprès de leurs enfants mais si prompts à dispenser des conseils aux autres
S'il me faut être journaliste, je ne veux jamais être médiocre
Il dit que ma génération a déja, et aura, des midlife crises bien plus tôt et plus fréquemment que la sienne, car tout est possible, et ce n'est pas grave de changer. Ouais mais faut pas exagérer, vais pas donner dans la finance non plus.
Il se rend compte qu'il faut qu'on en parle, longuement, en détail, je lui dit que je travaille la journée et lui le soir, mais c'est vrai que j'en ai souvent l'occasion chez eux et que je n'en profite pas.

Il repère un de mes défauts: ne pas oser profiter de l'assistance qui ne demande qu'à être prodiguée.

Je me demande pour qui j'écris... Personne, sinon moi ! Le publier, car on ne sait jamais.

Je lui parle aussi de cet article du Tribune: "Getting rid of your options", ou quelque chose comme ça, qui explique que people are always reluctant to let go of their options, and this safely attitude is an obstacle to getting what they really want.

Remember Shakespeare?

"All the world's a stage,And all the men and women merely players;They have their exits and their entrances;And one man in his time plays many parts,His acts being seven ages. At first the infant,Mewling and puking in the nurse's arms;Then the whining school-boy, with his satchelAnd shining morning face, creeping like snailUnwillingly to school. And then the lover,Sighing like furnace, with a woeful balladMade to his mistress' eyebrow. Then a soldier,Full of strange oaths, and bearded like the pard,Jealous in honour, sudden and quick in quarrel,Seeking the bubble reputationEven in the cannon's mouth. And then the justice,In fair round belly with good capon lin'd,With eyes severe and beard of formal cut,Full of wise saws and modern instances;And so he plays his part. The sixth age shiftsInto the lean and slipper'd pantaloon,With spectacles on nose and pouch on side;His youthful hose, well sav'd, a world too wideFor his shrunk shank; and his big manly voice,Turning again toward childish treble, pipesAnd whistles in his sound. Last scene of all,That ends this strange eventful history,Is second childishness and mere oblivion;Sans teeth, sans eyes, sans taste, sans everything."


... I love you Uncle Ron, for I want you to understand me better than I know myself.

Ici, maintenant, des potentialités.

- Présenter un artiste par jour, espérer avoir épuiser le siècle à la fin de l'année.

- Se lancer dans la sémiotique visuelle, briller à décrypter les images, publier un bouquin fade.

- Enfin finir ce documentaire ... jamais entamé. Ce livre, ce putain de régime de bonne femme.

- Des abdos, par dizaines, par centaines, l'idée même me rend heureuse; l'idée.

- Dormir.

THis is it.


L'apparence précède l'essence... A toi, Jean-Sol P.
Rira bien qui rira le dernier.
A malin, malin et demi.
Pierre qui roule, n'amasse pas mousse.
Vous me faites chier.

Autrement dit,

Et maintenant, la version PC.


Parce que l’essentiel de ma famille a des rapports étroits avec l’art, j’ai appris à connaître, observer et critiquer les artistes et leurs œuvres – picturales, théâtrales et littéraires. Par la réflexion qu’elles impliquent, par la fascination qu’elles peuvent procurer, il a toujours été admis pour moi que je voudrais, plus tard, travailler dans ce domaine. C’est pourquoi j’ai, jusqu’ici, pris le parti de la pratique et de la critique de l’art, mais la rencontre l’été dernier avec un éditeur et le rédacteur en chef de l’International Herald Tribune a été l’élément déclencheur dans ma réorientation vers le journalisme, objet d’un vif intérêt déjà depuis plusieurs années. Ma quête d’une réflexion intelligente sur l’ici et le maintenant, charnière du journalisme, me pousse en outre naturellement dans cette voie.

En effet c’est le caractère subversif, au sens premier, de la pratique journalistique, qui m’attire et nourrit mon désir de pouvoir chroniquer non seulement l’actualité internationale, grâce aux apports de mon cursus à Sciences Po, mais aussi une information « soft », en art, culture et société, que j’imagine riche des symboles de demain. La faculté de certains éditorialistes à verbaliser les changements de notre époque a fait naître mon engouement pour le journalisme d’essai, plus particulièrement tel qu’il existe dans la presse anglophone.

mercredi 12 mars 2008

Les grands journalistes....

...sont pour la plupart, des académiciens, non? Pourquoi l'écriture d'articles me vient-elle spontanément en anglais? Pourquoi n'écrirais-je pas pour Spring, ce journal de têtes à claques rive droite, pour le plaisir, parce que c'est absurde? D'où me vient ce soudain mépris, cette affirmation du Contre la Droite, à la rive comme à l'hémicycle, que j'imagine toujours dangereusement correcte? CORRECTE, mon dieu! Mais l'on ne voudrait pas tomber dans la facilité bobo, ambiance Péril Jeune et déni fier, il n'y a rien que j'abhorre plus que ces altermondialistes excités par Carrefour. C'est stupide, j'ai perdu tous mes critères pour juger évènements, théories et textes: à trop s'exiler, à trop changer de cliques, de mentors, de lectures et de Top Life Decisions, j'y ai perdu des plumes. Eternal Multitasker incapable de dire non, d'envoyer promener boulets et bouées de secours, Demi-couillue car toujours provocatrice, mais tellement prévisible.

(Et vas-y que je te name-droppe un petit coup. Même tenir un blog est au-dessus de moi.)


....ne recherchent pas la subversion en tant que telle, elle peut seulement sous-tendre leurs discours. Mon rêve, d'être toujours dans l'opposition, est minable, par sa vacuité, son manque d'ambition. Non, décidément, la seule solution est de créer, envers et contre tout, je m'offre le luxe d'être Reine en mes carnets et autres bloc-notes qui abritent l'occasionnelle poussée de lyrisme.
Mon désir de me réaliser, comme on dit, risque de me faire passer à côté de la vie, la vraie, celle de mes dix-sept ans et de mon éveil à la littérature snob, temps béni avec Lui, Roi et Reine du monde à venir, entre Pille, Paralox et Prada.


...me fascinent autant qu'ils me renvoient à mes propres limites: engoncée dans une malheureuse suffisance, je n'ai jamais pris la peine de faire de vraies études. Sciences po? c'est les vacances. L'art? Jamais étudié sérieusement, toujours armée d'un air intelligent, d'un carnet et d'une Personne A Impressionner (parfois même d'un Vrai Professionnel) dans les expos. Dangereux de vivre dans la supercherie, comme à cette époque où j'ai versé dans le plagiat. Mais on ne retient jamais ce genre de leçons. J'aimerais, un jour, être assez riche pour ne plus avoir besoin de calquer.

L'histoire de ma vie: l'à peu près au lieu de l'à propos.

Next: On being an Atheist; There is No Such Thing as Truth, and Tales of the Upper East Side.

NB, ce n'est pas de l'auto flagellation, c'est de la critique constructrice.

jeudi 21 février 2008

The World is Yours

Oui, le monde est à moi quand je fais claquer mes talons sur le bitume de Madison avenue. C'est NaS qui l'a dit. Trêve de plaisanterie, je dois vite devenir artiste, journaliste, photographe et écrivain. La photo est de Steven Parrino, courtesy of Gagosian.